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Pourquoi les salariés ne savent plus récupérer : le déficit de récupération active

La plupart des salariés pensent manquer de temps, alors qu’ils manquent surtout de récupération. Depuis plusieurs années, les études en santé au travail montrent une baisse nette de la “récupération active”, ce processus physiologique et cognitif qui permet au corps et au cerveau de revenir à un niveau optimal après un effort, qu’il soit mental ou émotionnel. 


une personne assise sur un banc

 

Comprendre la notion de récupération active 

La récupération active ne signifie pas “ne rien faire”. C’est un mécanisme naturel par lequel l’organisme élimine les tensions, rééquilibre le système nerveux et restaure la clarté mentale. Les travaux de l’Inserm soulignent que le stress chronique empêche cette régulation automatique, en maintenant en permanence un niveau d’alerte physiologique. Résultat : le collaborateur ne revient jamais complètement à son état de base, même après une pause ou une nuit de sommeil. 

Dans les environnements professionnels actuels, la pression temporelle, les notifications continues et les réunions successives saturent les ressources cognitives. Le cerveau ne dispose plus des micro-fenêtres nécessaires pour se réinitialiser. 

 

Pourquoi les salariés n’arrivent plus à récupérer 

Plusieurs facteurs expliquent ce déficit croissant : 

• l’accumulation de micro-stress invisibles tout au long de la journée • l’absence de transitions entre les tâches à haute charge mentale • une culture du “toujours joignable” qui empêche la baisse de vigilance naturelle • la confusion entre repos passif et récupération réelle • l’excès de stimulation numérique, qui empêche l’activation du système nerveux parasympathique 

Dans de nombreuses structures, la performance est encouragée, mais les mécanismes qui permettent de la maintenir durablement sont ignorés. 

 

Les risques d’un manque de récupération active 

Le déficit de récupération n’est pas anodin. Les études de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail montrent qu’il augmente le risque : 

• d’épuisement professionnel • de troubles de l’attention • d’erreurs décisionnelles • d’inflammation chronique • de baisse générale de la productivité 

À long terme, la capacité de concentration s’effondre et le collaborateur perd en stabilité émotionnelle, ce qui impacte ses relations et son efficacité. 

 

Comment restaurer la récupération active au travail 

Intégrer la récupération comme un élément stratégique de performance change profondément la dynamique d’une équipe. Quelques pratiques suffisent : 

• instaurer de vraies transitions de 2 à 5 minutes entre les tâches • privilégier des respirations profondes ou une courte marche pour réactiver le système nerveux parasympathique • limiter les réunions consécutives pour éviter la surcharge cognitive • instaurer des zones ou moments sans notifications • former les managers à reconnaître les signaux de fatigue cognitive 

Ces gestes simples créent un environnement où le cerveau peut alterner effort et régénération, condition indispensable d’une performance durable. 

 

Sources 

• Inserm – Stress chronique et régulation physiologique 

• Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail – Fatigue et performance 

• Université Laval – Ressources cognitives et transitions mentales 

 


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