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Bore-out ou l’ennui au travail : quels risques pour l’entreprise et les salariés ?

Dernière mise à jour : 30 avr.

Le bore-out, ou syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui, est une réalité de plus en plus reconnue dans le monde du travail.

Contrairement au burn-out, qui résulte d’une surcharge de travail, le bore-out apparaît lorsque les salariés sont confrontés à une sous-charge chronique, à un manque de stimulation intellectuelle et à l’absence de sens dans leurs missions. Ce phénomène touche tous les profils, quel que soit le secteur d’activité, et peut avoir des conséquences majeures, tant pour les individus que pour l’entreprise.

 


Une femme réfléchit, les yeux baissés, et semble s'ennuyer.
Les risques de l'ennui au travail sur la santé

Qu’est-ce que le bore-out ?

Le bore-out se caractérise par un profond désœuvrement, une perte d’intérêt et de motivation, un sentiment d’inutilité et une dégradation progressive de la santé psychologique.Les personnes concernées ressentent une lassitude, une baisse de l’estime de soi, voire un état dépressif ou anxieux.

Selon une étude publiée en 2023, 71 % des Français estiment avoir un emploi ennuyeux, et 33 % le jugent même « très ennuyeux ». Près de 40 % des salariés en France déclarent être en souffrance ou soumis à des niveaux de stress élevés, incluant le bore-out et le burn-out.

 

Les impacts du bore-out sur l’individu

Désignée « grande cause nationale » pour l’année 2025, la santé mentale s’impose comme une priorité majeure en France, notamment dans le monde professionnel.

Selon une étude menée par l’agence de conseil RH Ignition Program et relayée par Carenews et Focus RH en janvier 2024, près de 40 % des salariés français déclarent  être en situation de souffrance ou exposés à des niveaux de stress élevés, soulignant l’ampleur du défi à relever pour les entreprises et la société.

Ces 40 % de salariés évoquent une distance émotionnelle et une distance mentale telles que la difficulté à rester en relation avec les collègues, perte d’empathie, ou bien du désengagement et des pensées récurrentes de démission, deux marqueurs forts du bore-out parmi tant d’autres tels que : fatigue chronique, incapacité à réaliser le peu de tâches demandées, démotivation professionnelle, culpabilité, honte, désengagement, morosité, procrastination, maux de tête…

 

Les impacts du bore-out sur l’entreprise

Les conséquences du bore-out dépassent largement le cadre individuel. Pour l’entreprise, ce syndrome représente un véritable risque psychosocial, avec des répercussions concrètes :

Baisse de la productivité : Un salarié en bore-out est moins impliqué, travaille moins efficacement et a tendance à procrastiner. Cela se traduit par une diminution de la performance globale de l’entreprise.

Climat social dégradé : Le désengagement et la démotivation des salariés peuvent altérer la cohésion d’équipe, générer des tensions et nuire à l’ambiance de travail.

Augmentation de l’absentéisme et du turn-over : L’ennui au travail favorise les arrêts maladie, les démissions et les licenciements, entraînant des coûts supplémentaires de remplacement et de formation.

Coût économique : À grande échelle, le bore-out peut impacter la compétitivité et la pérennité de l’entreprise, voire contribuer à une hausse du chômage en cas de suppressions de postes.


Chiffres clés sur le bore-out

71 % des Français jugent leur emploi ennuyeux, dont 33 % « très ennuyeux ».

91 % des salariés en situation de bore-out cachent leur ennui à leur hiérarchie.

49 % seraient prêts à accepter un salaire plus faible pour un emploi moins ennuyeux.

Près de 40 % des salariés français se disent en souffrance au travail ou soumis à un stress élevé, incluant le bore-out.


Prévenir et agir contre le bore-out

Pour renforcer la prévention du bore-out, il est essentiel d’intégrer la notion d’empowerment du salarié, c’est-à-dire de l’inciter à agir individuellement sur sa santé et de le rendre capable d’identifier les risques liés au bore-out. Cette démarche peut se traduire par plusieurs actions complémentaires aux mesures organisationnelles déjà évoquées :

Sensibiliser les salariés aux signes précurseurs du bore-out, comme la démotivation, l’isolement, la perte d’intérêt ou les troubles émotionnels, afin qu’ils puissent repérer ces signaux chez eux-mêmes et solliciter de l’aide rapidement6.

Encourager la communication proactive avec le manager ou les ressources humaines pour exprimer un besoin de tâches plus stimulantes ou de formation, et ainsi adapter le contenu du poste à leurs compétences et aspirations3.

Proposer des formations sur la gestion du temps, la priorisation des tâches et le développement des compétences psychosociales, afin de renforcer l’autonomie et la capacité d’agir des salariés face à l’ennui professionnel25.

Mettre à disposition des outils d’auto-évaluation ou d’auto-diagnostic, comme des questionnaires sur le bien-être au travail, pour aider chacun à faire le point régulièrement sur sa situation et à prendre conscience d’un éventuel mal-être6.

L’implication du salarié dans la prévention du bore-out permet non seulement de détecter plus précocement les situations à risque, mais aussi de renforcer l’engagement, la confiance en soi et la résilience face aux aléas professionnels. Cette responsabilisation individuelle, alliée à une politique de prévention globale et participative, constitue un levier puissant pour préserver la santé mentale au travail et la performance collective

 

  • Bore-out : quand l’ennui au travail devient un vrai enjeu pour le chômage de masse

par Soraya Ben Aziza | 10/09/2023 | Emploi, Société

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